Du gamay
dans les veines

Pour beaucoup, le Beaujolais n’évoque rien d’autre qu’un vin, vif et neuf, que l’on boit une fois l’an en raillant son manque de caractère. Au mieux une région, mais qu’on ne saurait trop situer, quelque part entre les coteaux dorés de la Bourgogne et les lumières de la métropole lyonnaise.

A l’heure où le Beaujolais viticole traverse une profonde crise économique et identitaire, où les acteurs de la vigne et du vin eux-mêmes s’interrogent sur leur profession. A l’heure où les ventes sont en baisse et où un tiers des exploitations ne trouvent pas repreneur – la moyenne d’âge des exploitants est de 56 ans en Beaujolais, de jeunes viticulteurs et viticultrices ont tout de même choisi ces quelques arpents de collines, vignoble méconnu, mésestimé, aux sols exigeants et au relief capricieux. Ils travaillent à échelle humaine, s’en tenant à un travail d’artisan du vin, loin des contingences industrielles. Il faut, pour oser telle gageure, l’audace et la fougue de la jeunesse et l’aide des anciens. Mais surtout, il faut aimer follement son métier et croire aveuglément en son terroir. C’est cette foi et cet engagement au quotidien que je souhaite mettre en images.

Estimant que l’on a assez parlé du beaujolais nouveau, je souhaite donner à voir le nouveau Beaujolais.